Curé de la paroisse Saint-Paul de Paris, le père Pierre Vivarès réagit au choix du nouveau mobilier liturgique de Notre-Dame. Par définition, dit-il, le mobilier change, celui-ci est déjà daté. Il trouvera son sens en s’effaçant derrière la présence de Celui qui ne change pas.

Le vendredi 16 juin 1989, j’avais 20 ans et j’étais à Notre-Dame de Paris : le cardinal Lustiger y consacrait ce jour-là le nouvel autel de Notre-Dame, œuvre des sculpteurs Jean et Sébastien Touret. À l’entrée de la majestueuse nef, nous entendions quelques personnes, jeunes, disons « tradis » déjà à l’époque, nihil nove sub sole, qui criaient très fort pour être bien entendus : « C’est pas beau ! » Il en fallait plus au cardinal Lustiger pour se laisser démonter ou s’inquiéter. Il en souriait presque et à la fin de la célébration eucharistique, décrivant à l’assemblée ce nouvel autel dressé à l’entrée du chœur, il tapait dessus en disant : « Cet autel est là pour des siècles ! » Déjà taquin, ou lucide, ce qui est la même chose pour un gascon, je me disais à ce moment-là qu’il était hasardeux de promettre des siècles à une installation, surtout en France, surtout dans l’Église. Il n’y a que le Christ et son Évangile qui ne changent pas.

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