Le temps de la vieillesse est le temps du don, quand il n’y a plus rien à prouver. C’est aussi le temps de la conversion du cœur, souligne l’écrivain Xavier Patier, devant la grande aventure, la mort, qui conduit à la Vie.

Le troisième âge est le moment où la vérité de nos vies refait surface. Nous devenons nous-même. Nous nous heurtons plus qu’avant à nos limites physiques, et en même temps nous goûtons davantage à la liberté de n’avoir plus rien à prouver. Ne plus prouver pour mieux donner : voilà le projet. L’âge de la preuve devient le temps du don : moins d’énergie, moins gaspillée. Dans sa première satire, Horace Flacus compare nos vies terrestres à un repas. La retraite est alors le moment de ce dessert que les Romains appelaient tragemata, la dernière friandise. Quand la bûche glacée arrive, on parle moins fort, on contemple en perspective le banquet qui s’achève, on ne médit plus des absents, on est enfin à ce qu’on fait, on déguste la douceur, et le carpe diem devient littéralement un carpe tragemata. Comme dessert de nos vies, Dieu nous offre un temps de service. Ne le ratons pas ! Vivons-le comme des moines. 

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