La vérité a besoin de distance et de silence, et pourtant le monde vit dans le vacarme organisé. Que faisons-nous pour quitter ce bruit ordinaire qui anesthésie notre esprit ?

Écrasés par un bruit permanent, les habitants des villes ne sont plus les seuls à subir cette agression puisque, désormais, chacun se crée son propre univers bruyant, fût-il dans l’endroit le plus reculé à partir du moment où il peut se « connecter » au monde virtuel. Il est impressionnant, et toujours inquiétant, de voir les transports publics et les rues remplis d’êtres casqués enfermer leur vacarme pour échapper à la fureur qui les entoure. Se réfugier dans le bruit comme antidote du bruit, voilà qui est étrange et qui ne correspond guère à la marche de l’univers dans ses rythmes naturels. L’espace est silencieux. Les films de science-fiction sont trompeurs puisqu’ils mettent en scène des combats intergalactiques aussi assourdissants que nos batailles terrestres. Plotin avait bien vu que la nature est silencieuse car le silence cosmique est signe d’harmonie, d’absence de désordre. « Tout se fait en une marche silencieuse » dans le monde des astres, écrit ce philosophe (Les Ennéades, IV, 4, 4-5). Ce qui est vrai des sphères célestes l’est aussi de la vie qui germe, croît, se développe en silence car le réel, à la suite du bien, ne fait pas de bruit. 

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