Nous connaissons le peintre, mais bien peu le bienheureux. Ce dominicain qui peignait comme un ange était d’abord un homme de prière et de pauvreté. Béatifié par le pape Jean-Paul II, l’Église fête sa mémoire le 18 février.

Pour Bernadette, la séance, une de plus, est interminable. Depuis des semaines, prêtres, religieux, évêques, théologiens de renom ou prétendus tels, mais aussi journalistes et simples curieux, parfois d’ailleurs vraiment en quête de Dieu, défilent à Lourdes, demandent à la voir et l’éreintent de questions, toujours les mêmes. Il en est une qui revient régulièrement : à quoi ressemble la Sainte Vierge ? Consciencieusement, l’adolescente tente de répondre, allant même, un jour, pour un visiteur plus malheureux que les autres, à « lui faire le sourire de Notre-Dame », se transfigurant au point que cet agnostique se retirera converti. Aujourd’hui, les ecclésiastiques venus la voir ont apporté un gros livre présentant les reproductions des plus célèbres images mariales. Il y a là les plus grands peintres et sculpteurs de l’histoire de l’art chrétien mais rien n’y fait et Bernadette se contente de tourner les pages avec une grimace de dépit : cela ne ressemble ni de près ni de loin à ce qu’elle a vu. En comparaison, tout est laid. Soudain, elle suspend son geste, se penche vers l’image, peinte par Fra Angelico, hésitante, murmure : « Il y a quelque chose, là… » puis soupire que « Non, ce n’est pas cela ».

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